Les data en forme

Le 9 janvier 2012

Cette semaine, pour la nouvelle année 2012, les journalistes de données d'OWNI font le plein de old links, encensent le New York Times et visitent Paris.

Vous envisagez de déménager à l’étranger ou de partir en vacances en 2012 ? La consultation de cette carte Google Maps peut vous être utile.
Réalisée par le site Numbeo qui recense de nombreuses données sur la vie quotidienne dans différents pays et villes du monde, elle permet de consulter quels sont les endroits les plus chers et ceux meilleurs marchés selon différents critères : prix des produits de consommation (loyers inclus ou exclus), prix des produits d’épiceries, index du pouvoir d’achat, prix du loyer, prix des restaurants.

Cliquer sur un des points de la carte vous renvoie à la page dédiée sur le site, qui comprend davantage de détails sur les indicateurs constitués. Par exemple pour le classement des prix des restaurants : prix d’un menu complet pour deux, prix d’une bière, d’un capuccino, etc.

Fondé par un ancien de Google, ce site compile des données extrêmement intéressantes : outre des statistiques sur les prix, des éléments sur la pollution, le trafic autoroutier, ou encore la criminalité. Il ne serait ainsi sûr qu’à 25 % de se balader seul la nuit en Belgique, contre 86 % en Allemagne et 35 % en France. Forbes et ABC se sont servis de ce site à plusieurs reprises.

Les données semblent être collectées par crowdsourcing, par envoi de références officielles (l’Insee et l’office des notaires pour la France). Il ne manque qu’à ce site, pour qu’il soit réellement une référence, une vérification des données par des experts. Car comme il le précise :

Ce que vous pouvez trouver sur ce site n’a pas nécessairement été revu par des personnes ayant l’expertise requise pour vous garantir une information complète, exacte et fiable. Ce qui ne signifie pas que vous ne trouverez pas de l’information de qualité et exacte sur Numbeo.com, la plupart du temps, ce sera le cas. Cependant, Numbeo ne peut garantir la validité des informations que vous trouverez ici.

Outre cette garantie, on ne serait pas contre un redesign du site.

From Paris with data

Paris Data, le site qui ouvre les données publiques de la Ville de Paris, nous avait déjà habitués à une mise à disposition d’informations spectaculairement intéressantes : listes des jardins publics, des kiosques de presse, des arbres remarquables, des sanisettes… Ça nous rappelle d’ailleurs l’initiative lol lancée cette semaine par Tetalab, hackerspace toulousain, pour inciter la ville de Toulouse à ouvrir de vraies données ; dont nous vous parlions dans notre revue du web la semaine passée.
La carte des lieux de tournage parisiens entre 2002 et 2008 est un peu dans la même veine. Et on doit bien avouer qu’on se laisse facilement prendre au jeu, regardant à quels films font référence les points rouges qui figurent juste à côté de notre immeuble.

Quand on sait que la ville de Paris a empoché 650 000 euros en 2008 grâce à cette économie des tournages, on se dit que ça mérite même de s’y intéresser plus précisément. Le Figaro en a même fait un Monopoly.

Les cartes du projet Trop space se penchent quant à elles sur les inégalités de la capitale, en les représentant par arrondissement.
Paris de la très grande richesse (assujettie à l’ISF), Paris des pauvres (part des allocataires à bas revenus), Paris des CSP (poids des cadres supérieurs et moyens et des patrons entre 1954 et 1999)… Sans être révolutionnaire sur le fond, les données sont nombreuses, précises et travaillées, le rendu graphique efficace et simple.

Trop space encore, projet éditorial au croisement de la recherche en sciences sociales et du journalisme, propose de décentrer son analyse sur l’inscription des individus et des groupes sociaux dans l’espace, pris dans des trajectoires, des interactions et des jeux de positionnement. Ses auteurs réalisent également un travail de veille intéressant sur la cartographie, où l’on découvre par exemple l’oeuvre du graphic designer Cameron Booth qui a visualisé les routes des États-Unis à la façon d’un plan du métro.

Autre travail à la frontière entre la cartographie et l’artistique, celui de Matthew Cusick qui réalise des images en découpant et collant des morceaux de cartes pour créer des dessins. Magnifique et surprenant.

La course à la propriété

Restons Outre-Atlantique.
Le site immobilier Trulia.com (dont nous vous parlions dans les Data en forme de novembre pour leur application “Chasseur de maison”) cartographie les États-Unis, selon les lieux les plus prisés par les futurs propriétaires depuis 2006 par le biais d’une timeline interactive. Une augmentation assez phénoménale qui permet de visualiser d’une part la forte croissance des personnes cherchant des maisons et d’autre part la considérable attractivité de l’est américain pour les futurs propriétaires.

Arrêt au New York Times

Pas moins de trois liens du New York Times sont apparus dans notre veille ces derniers temps. Une récurrence qui révèle à quel point les américains sont bien loin devant nous sur le data journalisme : ils ne mentionnent plus que “interactive feature” sur les applications qu’ils développent. Le data journalisme fait aujourd’hui partie intégrante de leur métier.

Trois liens illustrent cette idée :

Tout d’abord, le recours régulier aux applications de data journalisme qu’ils ont déjà développées, comme cet outil de crowdsourcing, utilisé ici pour connaître le sentiment des lecteurs sur les positions à adopter pour résoudre la crise de la dette : faut-il couper dans les dépenses ou augmenter les impôts pour réduire le déficit ? Les contributions des lecteurs sont classées sur un double axe et selon une couleur allant du vert (pour le compromis) au orange (contre le compromis) et représentées par un carré qui permet d’accéder au détail de la contribution quand on clique dessus.
Le New York Times avait déjà utilisé cet outil lors de la mort de Ben Laden.

Autre exemple, le développement de web applications entre le serious game et le participatif.
Alors que le Pentagone a accepté de réduire de 450 millions de dollars son budget sur dix ans, le NYT propose à ses lecteurs de faire leur propre plan de rigueur, en choisissant parmi les propositions les plus communes, les plus intéressantes ou les plus provocantes faites par les différents partis.
Par exemple : enlever les armements nucléaires des avions de bombardement, 39 millions de dollars. Auditer le Pentagone, 25 millions de dollars.
Ce qui n’est pas sans rappeler l’application développée par l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal de Montréal pour équilibrer le budget de la collectivité.

Enfin, la couverture des élections 2012 et, pour commencer, de la course à l’investiture républicaine, recèle de petites applications particulièrement pertinentes. La dernière qui nous ait tapé dans l’œil est “Anatomy of a stump speech”, “anatomie d’un discours fondateur”, traduirait-on en français.
L’application propose un discours pour chacun des 4 candidats : Mitt Romney, Ron Paul, Rick Santorum, Newt Gingrich. La vidéo du discours est disponible à gauche de l’écran, le transcript sur la droite. Une petite bulle bleue indique que ce passage est commenté. Au clic, un encadré apparaît qui donne du contexte, des éléments de précisions, vérifie les faits évoqués par le candidats, repère les éléments de langage récurrents se mettant en place. La vidéo se déclenche alors au moment référent du discours.
Par exemple : “Parfois, quand [Mitt Romney] parle de comment M. Obama voudrait transformer fondamentalement l’Amérique, Mr Romney continue sur sa lancée : ‘je ne veux pas que l’Amérique soit transformée’. M. Obama, prévient-il, pourrait prendre ses inspirations chez les socio-démocrates européens“.

Les pays en forme

Worldshapin est une web application proposant une visualisation innovante de sets de données déjà largement connus. Les indicateurs sont en effet issus du Rapport de Développement humain 2011 produit par les Nations Unies, dans les champs de la santé, de l’empreinte carbone, de l’égalité au travail, du niveau de vie, de la démographie et de l’éducation.

L’aspect orginal réside dans le menu, qui permet de sélectionner les indicateurs, les pays et enfin la tranche d’années sur laquelle les visualisations sont produites. Chaque interaction des indicateurs détermine une forme aux pays sélectionnés, ce qui permet de les comparer aisément, y compris dans le temps puisque leur forme évolue.

En vous souhaitant une semaine pleine de forme !


Retrouvez tous les épisodes des Data en forme !

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés