OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Bienvenue au festival du film bidouillé http://owni.fr/2012/05/21/bienvenue-au-festival-du-film-bidouille/ http://owni.fr/2012/05/21/bienvenue-au-festival-du-film-bidouille/#comments Mon, 21 May 2012 09:15:41 +0000 Adrien Carpentier http://owni.fr/?p=110126

Au mois d’avril dernier, lors d’une conférence tenue à Genève, le cofondateur de Wikipédia Jimmy Wales a prédit la fin prochaine d’Hollywood. Non pas à cause du piratage, mais parce que selon lui,

les outils collaboratifs pour raconter des histoires et réaliser des films vont faire à Hollywood ce que Wikipédia a fait à l’Encyclopedia Britannica.

À l’entendre, cette révolution serait en germe par l’entremise des machinimas, ces objets filmiques un poil immatures et sur lesquels Hollywood n’a pas encore beaucoup lorgné. Les machinimas, ce sont des films réalisés à l’aide d’un moteur 3D temps réel de jeu vidéo. Décors, personnages, caméra… les moteurs de jeux offrent en effet tous les outils de production pour raconter des histoires en vidéo, sans plateau ni acteurs.

GTA

La création amateur de films grâce aux outils 3D est une vieille histoire. Dans les années 1980, des hackers créent de petites séquences 3D à l’aide de moyens très réduits, et qu’on découvre en introduction à des programmes dont ils crackent la protection contre la copie. C’est la scène demo. Mais les vrais ancêtres des machinimas sont probablement les speedruns, ces vidéos de parties de jeu vidéo terminées dans un temps record. Un speedrun demande à son auteur des mois ou des années de persévérance pour gagner de précieuses secondes et disposer enfin d’une vidéo qui établisse un record. En effectuant des centaines de prises pour n’en garder qu’une seule qu’il montrera à son public, le recordman devient réalisateur, et le personnage qu’il dirige à l’écran, son acteur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

 

Disney Animation Studio sur Amiga et surtout le jeu Stunt Island proposent, dès le début des années 1990, de mettre en scène et d’enregistrer des films dans un environnement virtuel. Mais l’Histoire ne retiendra qu’une petite vidéo de 1996, basée sur le jeu Quake, comme le premier machinima à proprement parler. Intitulée “Diary of a Camper” , ultra-courte, au script minimaliste et à peine compréhensible pour les non-gamers, c’est cependant la première fois qu’un simple enregistrement d’une partie de FPS (First Person Shooter) est détourné de son but original pour raconter une histoire. Comme pour les films muets, les dialogues sont affichés à l’écran grâce au détournement du chat intégré au jeu.

La pratique est vite imitée par la communauté des joueurs de FPS. L’arrivée de Quake 2, qui permet de changer la caméra sur une séquence déjà enregistrée, encourage encore un peu plus ces fanarts qu’on appelle encore des Quake Movies.

Le mot machinima, contraction de “machine”, “animation” et “cinéma”, ne remplacera Quake Movie qu’en 2000 lors de la création d’un portail Internet dédié. Jusqu’alors sous-culture de hardcore gamers, la pratique cesse d’être l’apanage des FPS, et les créations commencent à fleurir sur Internet. La série ultra-cinématographique des Grand Theft Auto en 3D apparue en 2001, avec son inspiration très hollywoodienne et ses immenses villes américaines virtualisées, constitue un terrain de jeu rêvé pour imiter le cinéma. De plus en plus de jeux se mettent à intégrer de véritables outils dédiés à la création de séquences, comme le très populaire The Sims 2. The Movies, sorti en 2005, a même pour but la gestion d’un studio de cinéma et la réalisation de petits films.

Cinéaste geek

Pourtant, le processus de production d’un machinima peut être bien éloigné de celui d’un film. Les machinéastes ont ainsi deux méthodes, suivant les possibilités offertes par le moteur du jeu et le but recherché :

- Ils peuvent créer un machinima “en temps réel”. Dans ce cas, comme dans un film classique, il y a tournage. Des joueurs réels contrôlent chacun un personnage, qui sont autant d’acteurs. Ils peuvent enregistrer des dialogues pendant le tournage à l’aide des casques-micros qu’ils utilisent pour les parties multijoueurs, ou bien ceux-ci peuvent être ajoutés en post-production. Un autre joueur tient alors le rôle du caméraman. Le point de vue de son personnage est enregistré sur le disque dur et constituera le rush du film, pour être éventuellement monté plus tard.

Cette méthode collaborative s’apparente à la fois à un tournage de cinéma et à une partie de jeu vidéo, et laisse place à l’improvisation. Elle est par ailleurs un excellent outil d’apprentissage des métiers du cinéma puisqu’elle passe par les mêmes procédés que la production d’un film : écriture, direction d’acteurs, prise de vue, montage… Voici un exemple de machima tourné en temps réel, issu d’une célèbre série :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

 

- La création machinimatographique peut aussi s’affranchir d’un tournage pour être entièrement scriptée. Les personnages comme la caméra obéissent alors aux actions, aux changements de points de vue et aux trajets programmés dans un script informatique qui peut être le fruit d’une collaboration en ligne comme celle d’un seul machinéaste. Et grâce à ces scripts qui décrivent le film, il n’y a pas de rush : il suffit du moteur du jeu et du script pour lire la séquence. Donnant des résultats souvent plus aboutis et spécifique au machinima, cette méthode peut bien entendue être combinée au tournage en temps réel. Voici un machinima scripté utilisant le moteur d’Unreal Tournament.

Bientôt des machinimas dans les salles obscures ?

Il n’en fallait pas plus pour que des artistes contemporains s’emparent de cette nouvelle forme de création, à l’instar de l’américain Eddo Stern. En France, on peut citer Frederic Nakache, Benjamin Nuel ou encore Alex Chan, avec ses machinimas “French Democracy” et “World of Electors”, respectivement sortis à l’occasion des émeutes de banlieue de 2005 et de l’élection présidentielle de 2007. Tous ont sans aucun doute contribué à faire du machinima un moyen d’expression plus complet.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

 

Les meilleures oeuvres amateurs sont récompensées dans des festivals selon des catégories très proches de celles du cinéma : meilleure réalisation, meilleure bande son et même… meilleur rôle ! C’est l’Academy of Machinima Art and Science, créée en 2002 aux États-Unis, qui organise le tout premier festival de machinimas. D’abord éclipsé par les conférences sur le jeu vidéo qui les héberge, il essaime finalement d’autres festivals comme le Machinima Expo.

Pour l’heure, l’industrie du cinéma semble n’avoir jeté qu’un oeil timide vers la scène machinima. Steven Spielberg a bien utilisé le moteur du jeu Unreal Tournament pour préparer le tournage de son film I.A.. On a vu, ça et là, des machinimas issus de Second Life dans des téléfilms. Les plans aériens de Los Angeles dans Collateral (2004) semblent clairement inspirés par les vues omnipotentes des machinimas de GTA, et la séquence en vue FPS de Kick Ass (2010) en est un hommage encore plus évident. Mais la plus célèbre utilisation d’un machinima par l’industrie hollywoodienne n’est sans doute que celle de l’épisode mythique de South Park consacré à World of Warcraft. Car si la scène machinima est de plus en plus poreuse aux autres arts, elle ne reste encore aujourd’hui qu’un prolongement du jeu vidéo. Pour peu de temps encore.


illustration capture d’écran par Laurence Simon (CC-by)

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Quand la crédulité des économistes fait des bulles http://owni.fr/2010/11/24/quand-la-credulite-des-economistes-fait-des-bulles/ http://owni.fr/2010/11/24/quand-la-credulite-des-economistes-fait-des-bulles/#comments Wed, 24 Nov 2010 12:43:13 +0000 Stéphane Bortzmeyer http://owni.fr/?p=36829 Vous vous souvenez de la grande bulle de l’Internet en 1999-2001, lorsque des prédictions délirantes amenaient des milliers d’investisseurs à injecter plein d’argent dans le réseau que tous les costards-cravate sérieux méprisaient seulement quelques années auparavant ? Dans un article très détaillé et très érudit, « Bubbles, gullibility, and other challenges for economics, psychology, sociology, and information sciences », Andrew Odlyzko revient sur cette bulle, sur celles qui l’ont précédé et celles qui l’ont suivie.

Des business plans qui prévoyaient plus d’usagers du web que d’habitants sur Terre

Odlyzko étudie surtout trois bulles, celle des chemins de fer britanniques vers 1845, celle de l’Internet en 1999-2000, et celle des subprimes qui s’est écroulée en 2008. À chaque fois, on retrouve les mêmes ingrédients notamment une formidable crédulité et une incapacité, chez des gens qui ont tous fait Harvard ou Polytechnique, à faire des maths élémentaires, par exemple des calculs d’intérêts composés (certaines prévisions faites pendant la bulle de l’Internet menaient en peu de temps à ce qu’il y ait davantage d’utilisateurs de l’Internet que d’habitants sur Terre). Ainsi, le mathématicien John Paulos, l’auteur de Innumeracy: Mathematical Illiteracy and its Consequences a lui même perdu beaucoup d’argent dans la bulle de l’Internet, pourtant basée sur des mathématiques ridicules.

L’auteur en déduit qu’on peut même tenter de définir un « indice de crédulité », dont la mesure permettrait d’indiquer qu’on se trouve dans une bulle et qu’il faut donc se méfier. D’autant plus que les personnes précisément chargées de veiller et de donner l’alarme sont les premières à lever les bras avec fatalisme et à dire que les bulles sont indétectables.

L’article cite de nombreuses déclarations d’Alan Greenspan en ce sens ; quoique responsable de la surveillance monétaire, il affirme qu’on ne peut pas détecter les bulles mais n’en a pas pour autant déduit qu’il ne servait à rien et qu’il serait honnête de démissionner. Les journalistes n’ont pas fait mieux et tous reprenaient avec zéro sens critique les communiqués triomphants sur la croissance miraculeuse de l’Internet.

Des pubs “pro bulle” en contradiction avec la documentation officielle !

Odlyzko reprend donc tous les calculs, toutes les affirmations avancées pendant la bulle. Ce n’est pas facile car bien des rapports ultra-optimistes de l’époque ont complètement disparu des sites Web des entreprises concernées. Ainsi, UUNET présentait publiquement, pour encourager les investisseurs, des chiffres (par exemple sur la capacité de son épine dorsale) qui étaient en contradiction avec ses propres documents officiels enregistrés à la SEC. UUnet mentait sur ses capacités antérieures, pour que l’augmentation soit plus spectaculaire.

Cette partie d’analyse a posteriori de la propagande pro-bulle est certainement la plus intéressante de l’article. Il faut la garder en mémoire à chaque fois qu’on voit un Monsieur sérieux faire des prévisions appuyées sur du PowerPoint. Avec le recul, c’est consternant d’imbécillité, le terme « crédulité » parait bien indulgent, puisque tout le monde pouvait vérifier les documents SEC et refaire les calculs (qui étaient trivialement faux). Et pourtant, non seulement cela a eu lieu, mais cela a recommencé quelques années après avec les subprimes. D’autres embrouilles étaient utilisées pour tromper les investisseurs (victimes très consentantes, puisque la vérification aurait été facile), comme de confondre la capacité du réseau et le trafic effectif.

Les escroqueries comme celle de WorldCom ou d’Enron ne sont pas une nouveauté. Vu l’absence totale de sens critique avec lequel sont accueillies les bulles, on peut même se demander, et c’est ce que fait Odlyzko, s’il n’y a pas une raison plus profonde à la crédulité. Par exemple, les empereurs romains, pour tenir le peuple, lui fournissaient « du pain et des jeux ». Aujourd’hui, peu de gens dans les pays riches ont faim et les jeux sont peut-être devenus plus importants que le pain. Les bulles ne sont-elles pas simplement un spectacle ?

Ou bien ont-elle une utilité réelle, par exemple pour convaincre les investisseurs de faire des dépenses lourdes et qui ne rapporteront rien ? Ainsi, la bulle des chemins de fer britanniques vers 1845 a ruiné des investisseurs crédules comme les sœurs Brontë, Charles Darwin ou comme le pédant économiste John Stuart Mill (qui, comme tous les économistes, pontifiait dans le vide sur les beautés du capitalisme, mais ne savait pas reconnaître une bulle) mais elle a aussi permis à la Grande-Bretagne d’avoir un formidable réseau ferré sur lequel son économie a pu s’appuyer. Finalement, les bulles servent peut-être à quelque chose ?

Article publié initialement sur le blog de Stéphane Bortzmeyer sous le titre Des bulles et de la crédulité et également repris sur OWNIpolitics

Photos : FlickR CC WoodleyWonderworks ; Mike Licht ; Kenneth Moore.

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Y a-t-il (déjà) overdose de 3D ? http://owni.fr/2010/09/10/y-a-t-il-deja-overdose-de-3d/ http://owni.fr/2010/09/10/y-a-t-il-deja-overdose-de-3d/#comments Fri, 10 Sep 2010 10:12:26 +0000 Capucine Cousin http://owni.fr/?p=27743 Les films en 3D seraient-ils déjà condamnés ? Ou plutôt, n’y aurait-il pas overdose de productions de films exploitant ce nouveau format ? On en parle plus que jamais, à tel point qu’il commence à envahir les écrans télé, potentiellement les joujoux high-tech qui pourraient cartonner en ces fêtes de fin d’année. En tous cas c’est ce qu’espèrent les constructeurs, qui se démènent pour imposer leurs tous jeunes écrans télés 3D, les stars de la dernière édition de l’IFA, le salon de l’électronique de Berlin, qui fermait ses portes mercredi. Comme j’en parle longuement dans cette enquête parue dans Mediapart (en accès réservé aux abonnés, sorry).

“If you can’t make it good, make it 3D”…

La 3D était aussi une des stars du dernier Comic-Con de San Diego (une convention spéciale pour fans de BD), outre-Atlantique. Mais pas tout à fait de la manière attendue: elle semble bien avoir provoqué un début de polémique à Hollywood, relayée lors de ce dernier Comic-Con.

Il y a cette image, qui circule en ce moment sur le Net, un photomontage où l’on voit des lunettes bicolores pour voir en relief, et, au-dessus en flou, ce slogan qui s’affiche: “Votre film n’est vraiment pas bon ? Faites-le en 3D”. Une image parodique qui ressemble furieusement à une contre-campagne…

La 3D, pépite pour les studios

Dommage, il y a encore quelques mois, dopé par l’effet ”Avatar”, Hollywood était persuadé que le spectacle des films en 3D relancerait les entrées en salles, freinées par le home cinéma et le téléchargement. Entre parenthèses, avec un bon sens du business curieusement, en cette rentrée, James Cameron a ressorti en salles Avatar 3D en une sortie de version reloaded, avec “quelques minutes inédites”.

Mieux, pour les studios et les exploitants, cette pépite permettait de majorer les prix des tickets d’entrée. Seulement voilà, au Comic Con, plusieurs cinéastes se sont exprimés contre la 3D, demandant le retour du “plat”, approuvés par la foule, comme le relatait le New York Times| (traduction ici) , relayé par Télérama la semaine dernière.

Ce sont pourtant des représentants de la fine fleur Hollywood qui ont mené cette fronde anti-3D, raconte le NY Times: J.J. Abrams, auquel on doit 24 Heures chrono et Star Trek, Jon Favreau (Iron Man), Edgar Wright (qui vient de terminer Scott Pilgrim vs. the world, tiré d’une BD).

Prouesse technique

James Cameron a tourné son film dans les règles de l’art avec une véritable caméra à double objectif, après avoir développé avec l’ingénieur Vince Pace une gamme de caméras 3D dernier cri en haute définition, comme le raconte ce passionnant papier paru dans Le Figaro. Une prouesse technique qui rend les images d’Avatar d’autant plus bluffantes (même si on peut ne pas être fan du scenar, ce qui fut mon cas ;), et préfigure le cinéma à grand spectacle de demain. Du même coup, il a consacré – et industrialisé – la 3D au cinéma.

Au vu de son succès, plusieurs studios hollywoodiens ont choisi d’adapter, dans la précipitation, en phase de post-production, leurs films déjà tournés en 2D pour une diffusion en 3D. Erreur fatale : le rendu était loin d’être le même. Exemples: Alice au pays des merveilles de Tim Burton, Le Dernier Maître de l’air de M. Night Shyamalan, et Le Choc des Titans de Louis Leterrier. A la grande fureur de James Cameron, qui a brocardé ce dernier, un film en “2,5D, voire en 1,8D “.

Certains réalisateurs ont d’ailleurs dû lutter contre leurs producteurs pour ne pas se voir imposer la 3D: ce fut le cas de Christopher Nolan, avec son exigeant film fantastique Inception. Il a d’ailleurs exprimé à plusieurs reprises ses réserves pour tourner en 3D relief. Son film en 2D a (pourtant) cartonné en salles.

Passage trop rapide à la TV 3D ?

Du coup, les spectateurs vont-ils accepter d’adopter ce format encore balbutiant sur leur télé ? Le rendu 3D sur les télés est loin d’être parfait, avait un certain nombre d’imperfections. En vrac, comme me le citait @replikart dans un commentaire très détaillé à mon papier publié dans Mediapart, on a “une purge de la colorimétrie, une purge du contraste, une réduction drastique du piqué, un aplatissement des nuances/teintes, des problèmes de profondeur souvent liés à un mauvais ajustement en post-prod’, des angles de vision dérisoires que les dalles TN ne font qu’empirer”… Voilà pour les imperfections techniques.

Et sur la question des usages (là, c’est davantage mon rayon ;), alors que le consommateur lambda s’habitue à peine à la haute définition (HD) et au Blue-Ray, n’est-ce pas un peu tôt ? Il y a ce chiffre issu du Japon que l’on m’a cité plusieurs fois à l’IFA (“10% des utilisateurs auraient des problèmes oculaires avec la 3D”)… Sans compter les nombreux astigmates, ou personnes ayant des problèmes oculaires plus complexes (une bonne part de la population mine de rien), qui ne peuvent regarder plus de 2 heures d’un programme en 3D sans avoir mal à la tête – ou, carrément, ne peuvent voir l’effet de relief inhérent à la 3D.

Le porno aussi s'est récemment mis à la 3D

Un sacré saut technologique, où en plus le cerveau doit s’habituer à ce mode de vision. Il faudra voir si la 3D est entrée dans les foyers d’ici quelques années. Rendez-vous dans dix ans ;)

Illustrations FlickR CC : colon+right.bracket, Randy Son Of Robert

Article initialement publié sur Miscellanees.net

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Des mash-ups à bloc http://owni.fr/2010/06/08/des-mash-ups-a-bloc/ http://owni.fr/2010/06/08/des-mash-ups-a-bloc/#comments Tue, 08 Jun 2010 08:45:57 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=17796 La soucoupe a pour habitude de laisser de temps en temps un peu de place à de joyeux mash-ups, parce que quand c’est bien fait, ça fait plaisir. Des exemples qui tournent depuis peu.

Grohl et les sardines

Patrick Sébastien et les Foo Fighters de Dave Grohl: de quel cerveau malade a pu sortir une telle association? De celui de Simon Gosselin, un Caennais qui apparemment n’en est pas à son coup d’essai. Respect.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Hollywood Adrenaline

Grande démonstration de maîtrise de la technique du mash-up, par Jacob Bricca, professeur de cinéma et réalisateur de documentaires.

Les scènes d’action les plus mythiques des plus mythiques des grands films d’action, voilà le concept.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Carlos is not dead

Le point commun entre Carlos et Slipknot ? Probablement aucun (mis à par peut-être une légère tendance à constituer un passé musical honteux que l’on cherche à dissimuler).

Ce qui n’empêche pas de mash-up de fonctionner à merveille, d’autant plus réussi qu’il est improbable.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Crédit Photo CC Flickr : ZincSaucier442.

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Comment la culture mainstream a conquis le monde http://owni.fr/2010/04/01/comment-la-culture-mainstream-a-conquis-le-monde/ http://owni.fr/2010/04/01/comment-la-culture-mainstream-a-conquis-le-monde/#comments Thu, 01 Apr 2010 11:24:22 +0000 Clémentine Gallot http://owni.fr/?p=11318 icon_electronlibre1Mainstream, une enquête sur la culture de masse et l’entertainment global qui sort aujourd’hui, livre un état des lieux complet des nouveaux flux culturels qui unissent Hollywood à Mumbai en passant par Le Caire et Rio, avec une certitude : la mondialisation des contenus est en marche.

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« Le mainstream est l’inverse de la contre-culture, de la subculture, des niches ; c’est pour beaucoup le contraire de l’art. » Si la culture de marché a longtemps été un objet d’étude illégitime (en France, en tout cas), le livre de Frédéric Martel, journaliste et universitaire, dessine, enfin, une cartographie des nouvelles guerres culturelles, mal connues, que se livrent pays dominants et pays émergents pour la conquête du « soft power ».

Une méthode qui repose sur plusieurs constats : « la mondialisation des contenus est un phénomène insuffisamment analysé » et « les stratégies, le marketing et la diffusion de produits culturels sont souvent plus intéressants que les contenus eux-mêmes, » écrit-il. L’auteur s’est ainsi livré à un travail de terrain de plusieurs années, sillonnant les capitales de l’entertainment comme New York ou Singapour, écoutant du Christian Rock à Nashville et visitant des plateaux de tournages dans le désert ou dans la jungle. Internet oblige, cet ouvrage interactif propose de retrouver l’équivalent de mille pages de notes, ainsi que des documents, sur un site dédié.

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Au commencement était l’Amérique

La culture mondialisée puise sa source aux États-Unis, la moitié de ce livre-somme est ainsi consacrée à la naissance du monopole américain de la «  diversité standardisée », à son écosystème et au business du show-business.

L’auteur est ainsi allé à la rencontre des acteurs qui façonnent un paysage culturel américain dominé par Hollywood. Avant de s’imposer ailleurs, ce modèle s’est d’abord installé dans l’espace américain, depuis les années 1950 : « le drive-in fut l’une des matrices de la culture de masse américaine d’après-guerre, » explique t-il. Le passage du drive-in, dans la suburb, aux multiplexes dans les shopping-malls des exurbs, ou immenses centres urbains, symbolise bien ce développement de l’industrie du cinéma de masse. Le cinéma est aujourd’hui rentable moins grâce au tickets vendus que par les concessions de pop corn et de coca-cola, devenu son véritable modèle économique.

En passant par Disney, où la stratégie culturelle est axée sur le cross-over, l’auteur visite le Nouvel Hollywood où tout le monde est indépendant tout en restant attachés aux grands studios (« l’indépendance est une catégorie esthétique »). De son côté, le lobby de la Motion Pictures Association of America, premier ambassadeur culturel américain, veille aux intérêts d’Hollywood à l’étranger et fait aujourd’hui de la lutte contre le piratage sa priorité mondiale.

Mainstream décrit également comment l’Amérique dérive une partie de sa domination culturelle de son influence musicale : « la pop music n’est pas un mouvement historique, ce n’est pas un genre musical, on l’invente et on la réinvente constamment. » Detroit, berceau du Motown, a émergé grâce à une stratégie marketing cross-over : une musique noire faite pour les blancs, donc une musique populaire américaine. Dans ce paysage musical, la chaîne MTV a, ensuite, dans les années 1980, créé le lien manquant entre culture et marketing. Les universités sont un autre lieu d’expérimentation culturel et un « facteur d’explication déterminant de la domination croissante des industries créatives américaines. »

Le développement de la mass culture américaine a aussi entraîné dans son sillage un basculement de toute une profession, celle de critique culturel. L’auteur consacre d’ailleurs plusieurs pages éclairantes à l’excellente et atrabilaire critique cinéma du New Yorker, Pauline Kael (et à ses fans, les « paulettes »), star aux États-Unis et inconnue en France.

Cette « intellectuelle anti-intellectuelle » a en effet été la première à traiter sérieusement du cinéma populaire, dans un magazine pourtant élitiste. Viendra ensuite l’anglaise expatriée à New York Tina Brown, à l’origine du « celebrity journalism ». Oprah, la reine des médias, contribue également à brouiller la frontière entre High culture et Low culture avec son émission littéraire accessible à tous. Le nouveau critique, devenu par la force des choses trendsetter, médiateur de l’entertainement ou « consumer critic », contemple ainsi la fin de la hiérarchie culturelle.

« Le marché mainstream, souvent regardé avec suspicion en Europe comme ennemi de la création artistique, a acquis aux Etats-Unis une sorte d’intégrité parce qu’il est considéré comme le résultat des choix réels du public. »

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Un nouvel ordre culturel mondial

S’éloignant ensuite des États-Unis, Mainstream s’intéresse à la guerre mondiale des contenus qui se traduit par des batailles régionales. Si l’on pense, par réflexe, aux promesses du marché chinois, la Chine avec sa censure et ses quotas n’est en réalité pas le géant escompté, Rupert Murdoch s’y est d’ailleurs cassé les dents. Selon Martel, India is the new China. En effet, « Les Indiens ont besoin des Américains pour faire contrepoids à la Chine et les Américains ont besoin de l’Inde pour réussir en Asie. »

Le revival de Bollywood qui a lieu depuis quelques années constitue en fait l’immense majorité du box-office indien qui connaît une très faible pénétration du cinéma américain. Les Américains n’ont d’autre choix désormais que de produire des films indiens en Inde, alors que celle-ci souhaite de son côté conquérir le monde. Mais les contenus locaux, tout en images et en musique qui font le succès de Bollywood ont pour l’instant du mal à se transformer en contenus globaux.

Sur la scène musicale, les flux culturels « pop » occupent en Asie une place prédominante, la musique américaine étant finalement moins présente qu’on ne l’imagine. L’enquête décrit ainsi la guerre que se livrent la pop japonaise (J-Pop) et coréenne (K-Pop) pour diffuser en Asie des cover songs et de la musique formatée dans différentes langues.

La guerre des contenus a aussi lieu sur le terrain de l’audiovisuel et des séries télévisées. L’exportation très lucrative et en pleine explosion des « dramas » coréens donne le « la » de la culture mondialisée asiatique. Boys over Flowers, immense succès de 2009 en Asie, est une sorte de Gossip Girl coréen sirupeux menée par quatre garçons pervers mais bien coiffés.

De l’autre côté du globe, les telenovelas brésiliennes sont celles qui ont le plus de succès : le Brésil étant un nouvel entrant dans le marché des échanges culturels internationaux, il exporte ses séries produites par le géant TV Globo, en Amérique Latine et en Europe centrale.

« Le marché international des telenovelas représente aujourd’hui une guerre culturelle entre la plupart des pays d’Amérique Latine et elle est mené par de puissants groupes médias. Le marché de la télévision est très local et les Américains s’en sortent le mieux, » explique Martel.

Dans les pays arabes, les « mousalsalets » ou feuilleton du ramadan sont des soap operas moraux qui peinent à se renouveler, alors que les séries syriennes, inspirées du modèle américain, décollent. Le conglomérat de médias panarabe Rotana, détenu par le Rupert Murodch du Moyen-Orient, le prince saoudien Al Waleed, a, de son côté, développé son vaste empire d’entertainement mainstream qui s’étend de Beyrouth au Caire.

Le livre se termine sur une note mitigée, en Europe, site d’une « culture anti-mainstream ». Il en ressort que « les Européens ne produisent que rarement de la culture mainstream européenne, » et que, malgré des cultures nationales fécondes, celles-ci ne s’exportent pas. Cette géopolitique actuelle de la culture et des medias n’est en tout cas pas favorable à l’Europe, qui voit sa culture commune s’affaiblir.

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Nouveau capitalisme culturel et économie immatérielle

Ce travail au long cours mené par Frédéric Martel et ces regards croisés, glanés d’un bout à l’autre du globe, convergent vers une hypothèse : la montée de l’entertainment américain va de pair avec le renforcement des cultures nationales (c’est le cas avec la montée en puissance de pays comme le Brésil, l’Inde ou la Corée). L’enquête, dans sa conclusion, esquisse l’avènement d’un modèle dynamique de «  capitalisme hip » :

« un nouveau capitalisme culturel avancé, à la fois concentré et décentralisé (..) les industries créatives n’étant plus des usines comme les studios à l’age d’or d’Hollywood mais des réseaux de productions constitués de centaines de milliers de PME et de start-up. »

De Hollywood à Dubaï, la mondialisation ainsi qu’Internet réorganisent tous les échanges : avec le basculement d’une culture de produits à une culture de services, la dématérialisation des contenus et l’économie immatérielle amplifient et renforcent ces mutations géopolitiques. Finalement, conclue le livre, « La grande nouveauté du XXIème siècle est la conjonction de ces deux phénomènes. »

Frédéric Martel, Mainstream, Flammarion, mars 2010, 460 p.

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> Article initialement publié sur Électron Libre

[MAJ 03/04/2010] L’auteur du livre, Frédéric Martel, était reçu par Nicolas Demorand ce premier avril sur France Inter.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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New York, I love (to destroy) you http://owni.fr/2009/12/02/new-york-i-love-to-destroy-you/ http://owni.fr/2009/12/02/new-york-i-love-to-destroy-you/#comments Wed, 02 Dec 2009 15:57:20 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=5906 Cliquer ici pour voir la vidéo.

Encore un merveilleux mash-up vidéo ayant pour objet la destruction de New-York dans les films catastrophes. C’est très bien monté, (je ferai pas de blagues), particulièrement la synchronisation image/musique. On aura reconnu le fameux Rhapsody in Blue de Gershwin.

Comme le dit @chryde, à qui j’ai honteusement pompé l’idée de partager cette vidéo : “Et si le plus bel apport de l’informatique était la démocratisation du montage ?”

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Les films du dimanche soir, en cinq secondes http://owni.fr/2009/11/15/les-films-du-dimanche-soir-en-cinq-secondes/ http://owni.fr/2009/11/15/les-films-du-dimanche-soir-en-cinq-secondes/#comments Sun, 15 Nov 2009 21:14:00 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=5469 C’est dimanche, l’heure du deuxième film approche. Moment idéal, vous en conviendrez, pour vous présenter ce mème, qui a pour objet de résumer de bons gros blockbusters en 5 secondes.

En voici une petite sélection. Enjoy.

Terminator 2

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Kill Bill

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Matrix

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Pulp Fiction

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Spiderman

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Batman

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Titanic

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Le roi Lion

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Star Wars

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